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Les élections départementales en France


C'est reparti pour un tour : si la gauche a mordu la poussière lors de ce premier round des départementales, nous explique certains fins stratèges du PS, c'est parce qu'elle est allée au combat en ordre dispersé. Mais est-ce trop compliqué pour eux d'imaginer qu'un pareil désastre électoral puisse être d'abord la conséquence des renoncements de l'exécutif ?


Une petite musique lancinante veut que la gauche ait pris une claque électorale en raison de sa division au premier tour des élections départementales. D’un point de vue factuel, ce n’est pas faux, d’autant qu’en face l’alliance UMP/UDI a créé une certaine dynamique. Mais est-ce vraiment le problème ? La politique n’est pas une addition. Voilà pourquoi se limiter à cette lecture des événements passe à côté de l’essentiel.

Que l’on sache, les partis de gauche se sont toujours présentés en ordre dispersé au premier tour des cantonales d’antan. Cela ne les a pas empêchés de connaître des dimanches électoraux fastes. Le seul cas particulier est celui des écologistes, qui furent parfois plus sensibles aux attraits de la maison socialiste – et l’on comprend qu’ils le soient moins aujourd’hui.

En l’occurrence, la seule question qui vaille est la suivante : pourquoi le PS, depuis l’élection de François Hollande, va-t-il de Charybde électoral en Scylla social ? On aura du mal à en rendre responsables le Front de gauche, Europe écologie – Les Verts, Nouvelle donne ou les frondeurs du PS, lesquels ne sont pour rien dans la litanie des déconvenues à répétition puisqu’ils n’ont aucune prise sur les décisions du gouvernement. Il a suffi que la loi Macron suscite quelques réserves au sein des députés PS pour que l’on dégaine le 49-3, ce révolver qui tue le débat. Alors ?

En fait, si le roi est nu et si le président est en petite tenue électorale, c’est parce que la politique menée est un échec patent et qu’elle ne correspond en rien à celle qui avait été annoncée. FRANÇOIS HOLLANDE S’EST DÉCONSIDÉRÉ PLUS VITE QUE SON OMBRE EN OUBLIANT SES ENGAGEMENTSC’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la colère.

Mal élu en 2012 (sur la seule base du rejet de Sarkozy), François Hollande s’est déconsidéré plus vite que son ombre en oubliant ses engagements (sur l’Europe, la finance, le chômage) pour adopter un copier-coller de la politique menée par son prédécesseur. Telle est la clé de l’énigme.

C’est ce revirement spectaculaire qui a nourri un vote FN transformé par certains (à tort) en vote « anti système ». C’est ce reniement qui a alimenté rancunes, rancœurs et désespoirs. C’est ce virage qui a conduit des ouvriers, des employés, des petites gens à s’abstenir ou à se tromper de colère en franchissant le pas fatidique vers l’extrême droite.

On peut le regretter mais c’est ainsi. On ne règlera pas ce problème par des admonestations, des leçons de morale, des coups de menton à la Valls ou des sommations d’adjudant chef.

Il ne sert donc à rien de chercher des poux dans la tête des diverses composantes de la gauche alternative. Au demeurant, cette dernière, assimilée aux vieilles structures et aux expériences gouvernementales ratées, n’est pas dans un état mirobolant, malgré un score honorable au premier tour des départementales. Mais le pire, pour elle comme pour la gauche, aurait été de monter dans la navette socialiste et d’en payer le prix au passage. Le pire aurait été que disparaisse du paysage politique toute autre réponse possible à la colère que le bulletin FN.

LEUR RÊVE ? AGITER L’ÉPOUVANTAIL DU FN POUR INCITER À UNE CANDIDATURE UNIQUETelle est pourtant la folle hypothèse qui court dans les esprits des hiérarques socialistes en vue de l’échéance 2017. A l’instar de Lionel Jospin rendant Jean-Pierre Chevènement responsable de sa cuisante élimination lors de la présidentielle du 21 avril 2002, ils rêvent de lancer le chantage à la division en agitant l’épouvantail du FN pour inciter à une candidature unique.

C’est la fausse réponse par excellence. On ne résoudra pas l’énigme du FN par des bidouillages politiciens. On ne regagnera pas la confiance du peuple en incitant l’ensemble des composantes de la gauche à s’aligner sur une politique qui crée un phénomène de rejet.

Il faut au contraire envisager dès maintenant les choix alternatifs possibles et les recompositions crédibles. Au-delà de la gauche, d’ailleurs, cela concerne tous ceux qui ont une certaine idée de la France et qui se refusent à la laisser choir dans les bras de Nicolas Sarkozy ou de Marine Le Pen. Demain, il sera trop tard.


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