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Elections régionales : PJD ET PAM

Le principal parti de la majorité, le PJD et ses 105 sièges à la Chambre des représentants, et le principal parti de l’opposition avec 62 sièges à la chambre des conseillers, le PAM, commencent à fourbir leurs arguments en vue des trois échéances électorales prévues en 2015. Regard sur ce qui se prépare déjà au Nord et au niveau national.




L’année prochaine devrait voir la tenue d’élections communales, régionales et le renouvellement de la chambre des conseillers où le PAM dispose du premier groupe partisan. Selon un cadre du PJD, «élections régionales et communales devraient se tenir le même jour».

Thématiques politiques ciblées, communication tous azimuts et développement de relais politiques et électoraux forment les trois principaux axes sur lesquels le PJD au pouvoir et le PAM dans l’opposition accélèrent le mouvement.

En matière de thématiques, le PJD avance ses arguments sur la réforme de la Caisse de compensation ou la politique des bourses estudiantines. Demain, si la réforme de la fonction publique, débattue ces jours-ci, est adoptée, elle devrait constituer un argument politique et électoral de poids.

Si le PJD dispose de l’avantage de diriger depuis deux ans et demi la coalition majoritaire formée au lendemain des élections législatives de novembre 2011, le PAM, dans l’opposition tout en disposant d’entrées dans les allées du pouvoir, joue le rôle d’aiguillon actif sans hésiter parfois à questionner la légitimité du PJD et de son référentiel religieux.

Au-delà de ces échanges verbaux sur la légitimité politique des uns et des autres, violents, politiquement stériles et pouvant déraper, le PAM a développé des propositions sur lalégalisation du cannabis et des propositions de nouvelles réformes constitutionnelles. Le PAM souhaite réviser la méthode du choix du chef du gouvernement par le Chef de l’Etat.

Sur le cannabis, le PAM bon connaisseur du Rif vise une amnistie des cultivateurs recherchés par la justice et partant, à récolter des bénéfices électoraux. Sur Tanger ou Al Hoceima, le PAM et le PJD sont au coude à coude même si pour l’élu communal et député PJD Mohammed Khiyi, «le PAM n’a pas de bases sur le terrain». A Tétouan, le PJD domine à la commune et le PAM y est moins fort qu’à Tanger ou Al-Hoceima.

Outre les thématiques politiques, les deux partis développent également de nouvelles actions de communication. Du côté du PJD un site www.benkirane.ma a ainsi fait son apparition sur le réseau le mois dernier. Promu à coup de publicités sur Facebook, le site propose aux internautes d’adresser directement leurs requêtes ou remarques au chef du gouvernement et leader du PJD qui y répond. Depuis le mois dernier également, le site officiel du PJD recrute des journalistes-correspondant dans les différentes provinces du pays. Médias 24 a pu apprendre que la direction du PJD travaille sur la préparation de web-TV généralistes et thématiques qui devaient être mises en ligne avant la fin de l’année.

Du côté du PAM, si le parti ne dispose pas directement de médias en propre ou n’a pas encore développé des sites interactifs du type benkirane.ma, des efforts sont faits pour renforcer, par actionnaires interposés, l’influence des idées du PAM.

Dans ce champ de la communication, les deux partis jouent également sur le registre culturel. Le PAM à Tanger par exemple est réputé promouvoir un festival de musique moderne, Twiza, durant la saison d’été avec moult concerts de rock, de rai et de chaâbi mais également un festival de musique traditionnelle et religieuse, les Mawlidiyates.


«Pour le PJD, selon Mohammed Khiyi, le parti est une machine électorale et politique depuis 2002. Nous avons un programme d’activité annuel et un plan stratégique de quatre ans. Nous préparons un programme d’événements, nous en débattons et des équipes sont chargées de la mise en œuvre. Nous n’attendons pas la veille des élections pour commencer à travailler».

L’autre champ de concurrence et de bataille entre les deux partis se situent au niveau du développement d’organisations affiliés. Le PJD avait lancé la bataille il y a 10 ans en créant son syndicat ouvrier l’UNMT. Aujourd’hui sa Chabiba est un mouvement rodé. «Lorsqu’une activité finit, une autre est prête à démarrer» indique M. Khiyi à Médias 24. «La même stratégie est appliquée à longueur d’année avec les organisations des femmes du parti, les avocats, les médecins, les ingénieurs ou les pharmaciens».

Le PAM n’est pas en reste. Outre le fait qu’il pense à la création d’un syndicat ouvrier, le parti de Mustapha Bakkoury développe méthodiquement dans chacune des 16 régions la mise en place de structures pour les jeunes, les médecins, les ingénieurs ou encore les professeurs universitaires. «Ce sont des forums socio-professionnels, indique à Médias 24 Abdelmounaïn ElBarri, secrétaire régional du Parti de l’authenticité et de la modernité pour Tanger-Tétouan. Les forums de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, des métiers et indépendants et des ingénieurs sont prêts ou sur le point de l’être».

S’il persistait un doute sur les préparatifs électoraux des uns et des autres, le PAM indique que «le débat sur les critères du choix des candidats est dans sa dernière ligne droite et que l’évaluation du travail des équipes municipales du PAM est lancée». En face, ce dimanche 8 juin dernier, les présidents de communes PJD et autres élus locaux ont tenu une longue réunion de travail avec la direction de leur parti à Rabat. En 2015 également, les élections aux conseils régionaux se feront sur liste et au suffrage direct avec des pouvoirs étendus dévolus aux présidents.

De manière objective, sur la scène politique marocaine aujourd’hui, le PJD et le PAM agissent comme si l’un et l’autre constituaient les piliers, l’un d’une mouvance conservatrice-libérale, l’autre d’une mouvance libérale-centriste, les deux ayant vocation à former des majorités autour d’eux. Sur les sujets de société et l’interprétation de la constitution leurs différences sont tranchées.

Une élection législative partielle tenue à Ifni en avril et une élection à la commune de Salé en janvier dernier ont démontré que le PAM pouvait gagner et le PJD perdre. En 2011, c’était l’inverse. La concurrence politique s’installe.


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